Winning words of financial wisdom
Qu'ont en commun des chefs, des athlètes et des artistes professionnels ?
Du talent, bien entendu, mais aussi un sens de l'entrepreneuriat et une volonté de poursuivre un rêve qui a dû sembler parfois hors de portée.
Les obstacles auxquels ils se sont heurtés — financiers ou autres — et la façon dont ils les ont contournés peuvent être riches de leçons.
C'est pourquoi nous avons décidé de solliciter des perspectives financières non pas auprès d'experts en la matière, mais plutôt de quelques Canadiens exceptionnels qui, nous en sommes convaincus, ont des conseils durement acquis à partager.
Chacun d'entre eux nous fait part du meilleur conseil qu'il ou elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse — une dose de sagesse en rétrospective dont beaucoup d'entre nous pourraient bénéficier.
« Pour profiter de la vie à long terme sans stress financier, tu dois faire des sacrifices à court terme. »
Nav Bhatia, homme d'affaires, philanthrope et « Superfan » (en anglais) des Raptors de Toronto
« J'ai traversé de nombreuses épreuves », raconte M. Bhatia en évoquant le début de sa carrière au Canada après son arrivée de l'Inde en 1984. Il a persévéré au fil des ans, ditil, en « travaillant fort et en traitant tout le monde comme je veux être traité ».
Un conseil qu'il aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « J'aurais aimé pouvoir me dire, "Nav, tu n'as pas besoin de vêtements et de voitures de luxe. Pour profiter de la vie à long terme sans stress financier, tu dois faire des sacrifices à court terme." Je n'avais rien quand je suis arrivé ici et chaque cent a été durement gagné, mais j'aurais dû éviter quelques achats qui ont fait plus plaisir à mon ego qu'à mon compte bancaire. En fin de compte, j'ai pu profiter des meilleures choses de la vie, mais j'aurais pu y arriver plus tôt. »
« Payetoi toujours en premier. »
Kia Nurse, étoile de la WNBA, championne de Tangerine
« J'ai lu The Wealthy Barber (en anglais) lorsque j'ai commencé à gagner de l'argent, et son contenu m'a paru très pertinent. C'est un livre plein de bon sens et facile à lire », explique la joueuse des Phoenix Mercury.
Un conseil qu'elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : Un des conseils de ce livre à grand succès m'a vraiment marqué. « Quand tu reçois un chèque de paye, verse d'abord 10 % à ton épargne. »
« C'est ce qui m'a le plus frappé », précise Nurse. « Prenez un pourcentage, mettezle de côté, et ensuite vous n'y penserez plus. Ainsi, chaque mois, lorsque vous recevez votre paye, ce pourcentage est déjà parti et vous vous dites, "oh, c'est normal, c'est ma paye". Mais en réalité, vous épargnez. »
« Ne crains pas l'échec. »
Christine Cushing, chef et productrice de produits alimentaires, Christine Cushing Artisan Products. A animé Christine Cushing Live (Food Network), Fearless in the Kitchen (OWN) et Confucius Was a Foodie (PBS).
Mme Cushing est une chef professionnelle depuis près de 30 ans. À ses débuts, quand les choses se compliquaient, elle se demandait : « Ce cheminement me plaitil encore ? ». Si la réponse était non, elle s'engageait dans une autre voie pour continuer à partager son amour de la cuisine. Cela l'a menée à une carrière florissante d'animatrice télé et de productrice de produits alimentaires.
« La télé m'a permis de combiner mon amour de la cuisine avec mon amour des langues et je me suis aperçue que ma force réside dans ma capacité à inspirer les autres à cuisiner et à leur montrer comment le faire. J'ai également fait de chaque jour un cheminement unique », explique Cushing.
Un conseil qu'elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : Ne crains pas l'échec. « Les soidisant échecs vous apprendront infiniment plus que ce que vous pouvez vous imaginer et vous pousseront audelà des limites que vous croyez pouvoir atteindre. »
Elle ajoute : « Assurezvous de célébrer chaque grande réalisation avant de vous lancer à la conquête du prochain sommet ! ».
—Mary Luz Mejia
« Compare les prix. »
Aaron O'Bryan, coiffeur de célébrités
On pourrait croire que d'être le coiffeur de célébrités comme Marilyn Denis (en anglais), ainsi que d'être un habitué de son émission et de Your Morning, permettrait à Aaron O'Bryan, propriétaire du Cellar Salon (en anglais) à Toronto, de se reposer sur ses lauriers.
Malgré une clientèle florissante et un salon en pleine expansion, il n'était pas satisfait. Aaron a lancé sa gamme de produits de coiffure AOB Products (en anglais) au plus fort de la pandémie. Sa réussite a été rendue possible par les leçons qu'il a apprises en cours de route.
« L'un des principaux obstacles que j'ai rencontrés en cours de route était de dépenser de l'argent pour des articles inutiles », raconte O'Bryan. « À force de flamber mon argent, j'ai fait des folies sur bien articles au fil des ans — je n'achetais que ce qu'il y avait de mieux ou ce que je pensais être nécessaire pour mon entreprise. Avec le recul, je me suis rendu compte que c'était du gros gaspillage d'argent. »
Un conseil qu'il aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « Compare les prix. Il n'y a rien de mal à trouver une bonne occasion — tu n'es pas toujours obligé d'acheter ce qu'il y a de mieux sur le marché. La vraie mesure du succès, c'est un solde bancaire solide et croissant qui permet bâtir un avenir prometteur. »
—Kelley Keehn
« Reste fidèle à ta vision. »
Craig Wong, chef/propriétaire de Patois et de Bar Mignonette à Toronto ainsi que de Ting Irie à Dubaï. Animateur des émissions Cook Like a Chef et Combination Plates sur CTV.
Disposant d'un capital limité, Wong a appris à donner la priorité aux besoins plutôt qu'aux désirs — chose difficile pour quelqu'un qui s'avoue perfectionniste.
« J'ai vraiment dû bien réfléchir à la meilleure façon de dépenser mon capital limité et je me suis toujours demandé quel était l'objectif principal. Il faut y réfléchir soigneusement, sinon on risque d'y laisser sa chemise ! »
Un conseil qu'il aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « Reste fidèle à ta vision. J'ai appris à composer avec les gens qui me disent non, c'est inévitable. Ils peuvent me dire non 1 000 fois, mais je demanderai 1 001 et 1 002 fois jusqu'à ce qu'on me dise oui. »
—Mary Luz Mejia
« Si ça te passionne, fonce. »
Natalie Spooner, joueuse de hockey, médaillée d'or olympique, a participé aux émissions Amazing Race Canada et Battle of the Blades.
Amenezen des défis ! Ce n'est pas en reculant devant les défis que Natalie Spooner est devenue l'une des joueuses de hockey les plus décorées du pays.
Un conseil qu'elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « Je dirais à cette jeune fille qui adore le hockey, mais qui s'inquiète un peu des obstacles financiers : si ça te passionne, fonce. »
Il ne faut pas voir ça comme un obstacle, conseilletelle.
« Considère la situation comme une opportunité. Pourquoi ne pas trouver un commanditaire pour dénicher des fonds qui t'aideront à réaliser tes rêves ? »
« Il n'y a pas de parcours simple à suivre. »
Marie Saint Pierre, créatrice de mode
Lorsqu'on porte les vêtements de la créatrice montréalaise Marie Saint Pierre, on a l'impression d'être la toile d'une superbe œuvre d'art. Elle incarne la beauté, l'originalité et la fonctionnalité et dégage un luxe accessible à toutes les silhouettes. Pourtant, la voie du succès a été semée d'embûches.
« Il n'y a pas de parcours simple à suivre », ditelle. « Les maisons de couture françaises et italiennes ont été créées il y a plus de 100 ans. C'est un processus de longue haleine, alors il faut faire preuve de patience. Le design est une passion et non une quête de richesse. »
Il aurait été facile de faire produire ses créations dans des pays moins coûteux. N'étant pas du genre à prendre le chemin le plus facile, elle a insisté pour que ses créations soient réalisées au Canada.
Saint Pierre comprend très bien que sans financement, vos rêves ne pourront jamais se réaliser. « Je suis une créatrice et je dois apporter cette créativité au financement de mes projets. C'est difficile et cela explique pourquoi si peu de marques émergent ici. Mais l'industrie me passionne et les objectifs à long terme me guident. C'est essentiel non seulement dans la vie et la gestion de l'argent, mais aussi dans le monde des affaires et dans vos finances personnelles. »
Un conseil qu'elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « Tu ne veux pas le savoir », répondelle avec un rire énigmatique. « Face à une industrie complexe, il faut en avoir une profonde compréhension et faire preuve de persévérance pour se frayer un chemin là où il n'y en a jamais eu. » Les connaissances et la persévérance sont les clés de son succès singulier.
—Kelley Keehn
« Mettez de l'argent de côté. »
Sébastien Toutant, planchiste, médaillé d'or olympique
« La vie est courte, alors il faut s'amuser et en profiter », concède Toutant, qui a trouvé sa passion dès l'enfance et a commencé à faire de la compétition professionnelle au début de son adolescence. Il en sait donc long sur la nécessité de se lancer sur la bonne voie dès un jeune âge.
Un conseil qu'il aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : Le conseil de Toutant pourrait s'appliquer à d'autres athlètes qui se lancent dans une carrière professionnelle et qui, selon lui, devraient se permettre de dépenser (ou de « s'amuser avec ») 60 % de leurs revenus — « ces 40 % sont super importants pour mettre de l'argent de côté au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu pendant quelques années ».
« Petit train va loin. »
Hanif Harji, entrepreneur dans le domaine de l'hôtellerie et restaurateur à l'origine du Scale Hospitality Group, qui compte plusieurs restaurants à Toronto et à Miami.
De nos jours, travailler dans l'hôtellerie est une question de qualité et d'exécution, affirme Hanif Harji. Ces deux éléments doivent être « de classe mondiale » pour être compétitifs à l'échelle internationale.
Un conseil qu'il aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « J'étais un peu trop agressif dans ma jeunesse. Je voulais passer d'une affaire (commerciale) à l'autre, ce qui signifiait que je devais trouver de plus en plus d'investisseurs. Il faut du temps pour gérer les investisseurs et assurer une communication claire. Ces gens investissent et misent sur toi, alors il faut respecter ça et leur donner du temps et des informations adéquates. »
Persévérer, travailler fort, sortir des sentiers battus, veiller à ce que les investisseurs obtiennent un bon rendement : voilà ce qu'Harji a appris à faire.
—Mary Luz Mejia
« J'ai posé plein de questions. »
Teresa Spinelli, president, Italian Centre Shops
Depuis plus de 60 ans, lorsque les Albertains ont envie de délices épicuriens, d'un service hors pair, de superbes épiceries fines et de spécialités difficiles à trouver, ils se tournent vers les cinq Italian Centre Shops (en anglais) de la province. Teresa Spinelli, 37 ans et aujourd'hui présidente de la chaîne d'épicerie, n'aurait jamais cru qu'elle dirigerait un jour l'entreprise familiale. Elle s'est rapidement concentrée sur les moyens de maximiser le flux de trésorerie.
« L'une des façons d'augmenter le flux de trésorerie était d'investir le capital de l'entreprise, mais ça a été une expérience très difficile pour moi. Mes parents n'ont pas appris à investir, donc je ne connaissais moimême rien à ce sujet. Ensuite, il s'agissait d'argent que mes parents avaient accumulé en travaillant 12 heures par jour pendant des décennies. La responsabilité pesait lourd. »
N'étant pas du genre à reculer devant un défi, Spinelli a compris l'importance du savoir. « En plus de gérer l'entreprise et de m'occuper de ma famille, j'ai suivi un cours du soir de six semaines sur les notions de base en matière d'investissement. »
Alors, comment ça s'est passé ? « La chose semble facile, mais ce fut très, très difficile. J'ai dû faire beaucoup d'introspection et prendre des risques calculés. J'ai posé plein de questions et pris des décisions difficiles. Heureusement, elles ont fonctionné et, au fur et à mesure, j'ai pris confiance en mes connaissances en matière d'investissement. Je pouvais alors respirer et aller de l'avant avec d'autres idées. »
Un conseil qu'elle aurait aimé recevoir dans sa jeunesse : « Si j'avais su que je dirigerais un jour l'entreprise familiale, j'aurais certainement poursuivi des études en gestion des affaires. Il faut absolument comprendre comment lire les états financiers et les nombreuses facettes des rouages complexes d'une entreprise viable. J'ai dû apprendre tout ça par moimême. »
—Kelley Keehn